Citation du Mois

" La jeunesse est le temps d'étudier la sagesse; la vieillesse est le temps de la pratiquer."
Rousseau

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jeudi 22 décembre 2016

Éléments de Narratologie

Poétique des textes : éléments de narratologie
 

Source : Vincent Jouve, Poétique du roman, Paris, Armand Colin, 2014.

I - Rappel sur les structures du récit

- Bien distinguer :
- le récit : discours oral ou écrit qui présente une intrigue
- l’histoire : l’objet du récit, ce qu’il raconte
- la narration : l’acte producteur du récit, qui prend en charge les choix techniques (rythme, ordre, etc.)

1   Le narrateur et le narrataire
- il faut distinguer les personnes réelles (auteur et lecteur) et les instance fictives qui les représentent dans le texte (narrateur et narrataire)
- le narrateur est une voix : c’est la voix du récit.
- Son statut dépend de
            - sa relation à l’histoire : hétérodiégétique (non impliqué comme personnage), homodiégétique (impliqué comme personnage), autodiégétique (impliqué comme personnage principal)
            - le niveau narratif où il se situe : extradiégétique (le narrateur n’est pas dans un récit enchâssé), intradiégétique (le narrateur est objet d’un récit premier)

- 6 fonctions principales du narrateur :
a) fonctions qui renvoient au fonctionnement du récit :
            - fonction narrative consiste à raconter. Elle est  explicite (« je vais raconter… ») ou implicite
            - fonction de régie  consiste à organiser le récit (analepses, prolepses, symétries, ellipses, etc.)
            - fonction de communication permet d’établir un contact direct avec le destinataire

b) fonctions qui renvoient à l’interprétation de l’histoire
            - fonction testimoniale renseigne sur le rapport affectif, moral, intellectuel que le narrateur entretient avec l’histoire
            - fonction idéologique lorsque le narrateur émet des jugements généraux sur le monde, sur la société et les hommes (recours au présent gnomique, à valeur intemporel)
            - fonction explicative permet de livrer des informations nécessaires à la compréhension de l’histoire.

2 les modes de la représentation narrative
- le « mode » renvoie aux procédures de régulation de l’information narrative

a la distance en fonction du degré de précision des informations fournies par le récit soit en ce qui concerne les événements, les paroles (ou les pensées)
- pour les événements :
            - procédés de proximité : effacement de l’instance narrative, descriptions précises (visualisation), mention de détails inutiles à l’intrigue
            - procédés de distanciation : résumé, substitution du commentaire aux faits
- pour les récits de paroles : échelle de la plus grande imprécision à la plus grande précision :
            - discours narrativisé : « Il lui apprit sa maladie »
            - discours transposé : « Il lui dit qu’il était malade »
            - style indirect libre : « Il l’informa sur sa santé. Il était malade »
            - discours rapporté : « Il lui dit : ‘Je suis malade’ »
            - discours immédiat (style direct libre) : Jean rencontra Paul. Je suis malade. Le malheureux ! pensa Jean »

bla focalisation
- répond à la question « qui perçoit ? »
            - focalisation zéro : point de vue du narrateur omniscient (focalisation sur aucun personnage, le narrateur en sait plus que le personnage)
            - focalisation interne : le narrateur adapte son récit sur le point de vue d’un personnage (restriction de champ et sélection de l’information, le narrateur en sait autant que le personnage)
            - focalisation externe : lorsque l’histoire est racontée d’une façon neutre, comme si le récit se confondait avec l’œil d’une caméra (le narrateur en sait moins que le personnage)

3 Temps
- Le temps relève des structures du récit car un narrateur peut consacrer plus ou moins de temps au récit de tel événement
- l’analyse narratologique du temps consiste à s’interroger sur les relations entre temps de l’histoire (temps raconté) et temps du récit (temps mis à raconter)

- le moment de la narration :
            - narration ultérieure : on raconte après
            - narration antérieure : récit au futur
            - narration simultanée : se signale par l’emploi du présent
            - narration intercalée : mixte de passé et de présent (cf. le journal intime)

- la vitesse porte sur le rythme du roman (accélérations et ralentissements)
            - la scène : coïncidence entre le temps que l’on met à lire et le déroulement de l’épisode
            - le sommaire : effet d’accélération
            - la pause : le récit se poursuit alors qu’il ne se passe plus rien (cf. les descriptions ou les commentaires)
            - l’ellipse : accélération maximale

- la fréquence renvoie au nombre de fois où un événement est raconté
            - mode singulatif
            - mode répétitif
            - mode itératif

- l’ordre s’intéresse aux rapports entre l’enchaînement logique des événements et l’ordre dans lequel ils sont racontés
            - récit linéraire en cas d’homologie entre les deux
            - récit non linéaire en cas de discordances liées à des « anachronismes » narratives : prolepses (anachronismes par anticipation) ; analepses (anachronismes par rétrospection)



II. l’analyse de la description

- Ne concerne pas à proprement parler la narratologie (comme étude des structures du récit)
- pour Philippe Hamon l’analyse de la description se ramène à l’examen de trois question : son insertion (comment s’insère-t-elle dans le récit ?) ; son fonctionnement  (comment s’organise-t-elle comme unité autonome ?); son rôle (à quoi sert-elle dans le roman ?)

1 l’insertion de la description
- la désignation du sujet décrit peut se faire par :
            - ancrage (mentionner le sujet décrit au début du passage descriptif)
            - affectation (retarder l’indication du sujet décrit, qui pourra n’intervenir qu’une fois la description achevée)

- l’insertion de la description dans un récit est toujours délicate car risque d’apparaître comme une pause dans l’action. Les romanciers réalistes s’efforcent donc de naturaliser ces passages descriptifs :
            - le camouflage : masquer le caractère statique de la description en la dynamisant
            - la motivation : justifier la pause descriptive en la rattachant à la logique de l’histoire

2fonctionnement de la description
- deux macro-opérations
            - l’aspectualisation indique l’aspect de ce qui est décrit en mentionnant les propriétés (volume, taille, forme, couleur etc.) et les composants (éléments constitutifs)
            - la mise en relation précise le lien de l’objet décrit avec les autres objets du monde
- soit par assimilation (rapproche l’objet décrit de réalités plus familières, par comparaisons, métaphores, reformulations) ;
- soit par mise en situation : indique la place de l’objet décrit dans l’espace et dans le temps

3 le rôle de la description
- principales fonctions (ou rôles) de la description dans un roman :
            - fonction mimésique qui donne l’illusion de la réalité
            - la fonction mathésique diffuse un savoir sur le monde
            - fonction sémiosique : toute description est porteuse de significations (rôle explicatif, évaluatif ou symbolique)
            - fonction esthétique : une description se rattache souvent implicitement à un courant littéraire (elle peut avoir un rôle ornemental)


LGC - L'Odyssée

Littérature, Générale et Comparée : L'Odyssée d'Homère


  D'où vient la littérature ?

        de nous même: notre vie, nos expériences...
«Du cœur et de l'âme» Victor Hugo
        d'autres textes; d'autres œuvres → plusieurs personnes connaissent ce texte alors

  Que représente un texte littéraire ?
            (A quoi se réfère-t-on?)
        ce qu'on voit, la nature, la vie …
        d'autres œuvres, inspiré dans le style


Homère = une référence connue, célèbre
→ exemple parfait du poète (en plus d'être savant)
donc  à l'époque (grec/romaine) il fallait copié ce style, copié ce célèbre poète
 Tout texte du passé = modèle à copier

Hippocrate = grand médecin
→ plusieurs personnes ont signé leurs œuvres de ce nom car il est un père fondateur de la médecine

Pour imiter le monde, la nature comme il se doit, il nous faut copier le texte qui a le mieux représenté donc Homère. → on se doit de copier le meilleur pour bien représenter, Homère reste une référence à coter de la nature.

            *Homère 8e siècle avt J-C
→ Première mise à l'écrit d'épopée
            *Naissance de la Philosophie 5e siècle avt J-C
            *Ovide an 80

        Euripide _ Le Cyclope = œuvre copié, expliqué d'Homère par Euripide sous forme théâtral (tragédie)
        Leneïde _ Virgile= œuvre écrite sur demande sur la fondation de Rome
→ œuvre écrite sous le modèle d'Homère

            *Moyen Âge 5e siècle ap. J-C jusq. XIVe
3 gd matières d'écritures:
        matière Bretonne
        matière Antique Le Roman de Troie de Benoît de Sainte Maure (XIIe)
        matière de France =  écrit à partir d'un texte déjà existant

            *Conversion Latin en une nouvelle langue (romane) XXe
→ d'où le nom «Roman» en fr. auj
*Renaissance XVe au XIXe
Prise de Conscience d'une culture antique à préserver et à récupérer.
Pétrarque invente le ''sonnet'' au XIV e qui va éveiller la curiosité au sujet de la culture grec.

Racine (copie) → Rousseau (originalité) slmt 1 siècle de différence
Rousseau crée un retournement comme quoi chaque œuvre représente l'originalité d'un auteur.
C'est sur cette idée que Rousseau crée son autobiographie.
POURTANT son raisonnement est contrarié par le fait que son titre Les Confessions, avait déjà été utilisé par Saint Augustin (un des premiers chrétiens)

            *Querelle des anciens et des modèles fin XVIIIe
→ idée de progrès: on peut faire mieux
Perrault progrès dans l'art

A cette même époque en Allemagne se développe l'idée de ''Génie'' Ingenium = caractère
Chaque auteur exprime alors son caractère, écrire c'est dire ce que je suis.
Goethe = un des premiers à en parler
Rêve du classicisme, Idéalité du Romantisme
→ Victor Hugo valorise l'idée que tout vient de lui à l'inverse de Virgile

         L'originalité et la réécriture ne sont pas incompatible.
A partir du XVIIIe →  idée de pouvoir valoriser son originalité tout en s'inspirant d’œuvres déjà existante.

         La recherche de l'originalité est également en lien avec l’essor économique (droits de propriété)

Homère = inconnu
* Les héros d'épopées sont forcément ''bon'' ''beau'' ''remarquable''
Grande incertitude sur la figure d’Homère → prise de conscience, qu'on ne sait pas qui il est, récente
DONC Y-a-t-il 1 ou plusieurs Homère?

I siècle avt J-C: Alexandrie → Grand travail de réunir les travaux d’Homère et de reconnaître les 'véritables' vers.
Rmq L'Iliade et l'Odyssée étaient des textes récité et donc c'est normal qu'ils aient cet aspect d'oralité (dans les Formules)

L'Odyssée

Chant I à IV = Télémaque
IV à XV = Aventure d'Ulysse
XV à XXIV = Vengeance d'Ulysse à Ithaque

Fin de Guerre de Troie                     Décisions des Dieux du retour d'Ulysse                           Ithaque
        |---------------------------------------------------|-------------------------------------------------------------|

→ L'Odyssée commence par le milieu de l'histoire
In medias res = au milieu de l'histoire
Analepse = flash back

        Dans les aventures sur la mer la déesse Athéna n'est pas là, elle disparaît → signe qu'on est dans un autre univers, cela tient plus du merveilleux
*1er récit d'initiation dans la littérature mondiale
Télémaque n'a rien à faire, il n'accomplit pas d'exploit

        Pour certaines scènes, les même actions reviennent dans le même ordre (accueil, repas, boisson, id., départ), voir les même formules, les même vers (''Comment es tu venu jusqu'ici puisque je suppose que tu n'es pas venu à pied'')
Chant IV: La scène d'hospitalité se modifie lorsque Télémaque se met à pleurer, c’est comme cela qu'on remarque qu'il y a un problème.
Chant XIII: modification de la formule pour décrire l'Aurore , elle signale qu'on est pas tout à fait dans le monde des humains (Ulysse est en train de monter sur le bateau magique des Phéaciens)

Grandissement épique → épopée = histoire d'êtres considérés comme supérieur
*Egiste (assassin d'Agamemnon) est noble parce qu'il est un héro épique.
*Pénélope est sage parce qu'elle est une héroïne épique.
Avoir l'aide des Dieux n'est pas signe d'infériorité, au contraire c'est une marque de supériorité. (marque d'être favoris des Dieux)

L'Odyssée fondamentalement c'est l'histoire de quelqu'un qui n'est pas là, Ulysse. C'est un personnage souvent séparé de son nom (nommé mais non présent ou bien là mais non nommé).
→ Histoire de quelqu'un qui part à la recherche de son nom propre.
Son plus grand danger = oublier son nom, oublier de rentrer chez lui
*Chez Circé: ressemblance avec Ithaque, Circé ressemble à Pénélope (elle tisse comme elle)

Le chien fait contraste avec la recherche d'Ulysse de se faire reconnaître, il n'a pas besoin de passer par le nom. (Il a 20 à son retour)

Paradoxe = contre l'opinion
Allégorie = Dire quelque chose sous une autre forme (sens fixe)
Symbole = Sens indéterminé/vaste

Rythme
        action raconté dans les détails : Description
*hypotypose : action décrite visuellement, avec beaucoup de connotation sensorielle, visuel
        Action non raconté : ellipse
        Action raconté très brièvement : sommaire
        Action décrite au fur et à mesure sans détaillé : scène

Analepse = retour en arrière

Idyllique
        marqué par une entente parfaite
        ce qui est merveilleux/ idéal

CHANT XI
Sirènes dans l'Odyssée= court passage mais porte sur la fascination
         Représentation d'une fascination
         Mystère
- on ne comprend pas le pourquoi du comportement d'Ulysse, a quoi sert cette anecdote
- quels motivations dans ce passage ?
[Effet de merveilleux]
         Disproportion entre l'attente et l’anecdote en elle-même
→ Ulysse n'accomplit aucun exploit exceptionnel, ce n'est même pas lui qui trouve la ruse

Description de la navigation, des actions des compagnons d'Ulysse
        décentrement du texte par rapport aux sirènes qui reste un passage sans description
On sait juste qu'elles ont un chant harmonieux
        contradiction: affirmation qu'Ulysse entend quelque chose/ qu'il n'entend rien
        texte où le narrateur se positionne comme connaissant beaucoup de chose (pas de surprise/pas de suspense)

Les sirènes
        savent qu'il s’appelle Ulysse
        doté d'un immense savoir

=> Texte très informatif mais très mystérieux

Comment un texte où le lecteur est doté d'informations peut-il être mystérieux ?

I] Un épisode très mystérieux
            A. en terme narratif
→ pas de motivations-> rythme narratif
            B. par rapport aux autre aventures d'Ulysse
en terme de longueur déjà
Sirène non décrite alors que dans les autres aventures il y a beaucoup plus de description

II]Texte mystérieux et pourtant c'est le texte où on en sait le plus
            A. → texte sur-annoncé
ni suspense ni surprise
            B. Sirène = figure du savoir narratif

III] Le Texte fascine par cette alliance info/ Mystère
De quoi veut-on instruire ?
Ce texte invite à l'interprétation
        Ulysse sur le mat <=> Christ sur la croix
        Perte d'identité d'Ulysse, nous amène à nous poser la question Qui est Ulysse?


LES CRITÈRES DE RÉÉCRITURES

        énigmatique: emploi du nom d'Ulysse, construction d'un lien avec l'Odyssée
→ Heureux qui comme Ulysse – G. Brassens
        programmatique :on nous programme à chercher l'Odyssée, des liens
→ L'Odyssée de Pi _ Ang Lee
        trans-focalisation : changement de point de vue / trans-vocalisation : changement de narrateur
→ La Penelopleiad – M. Atwood
        simplification
→ Ithaque – C. Cavafy
        à effet comique
→ O Brother – Les Frères Cohen
        émulation: volonté de faire mieux que l'original (par rivalité et admiration)

→ Eneïde - Virgile

LGC - Le Voyage dans la Lune

Le Voyage dans la Lune: Un parcours dans les arts de l'Antiquité à Hergé


I] le premier voyage dans la lune: Les Histoires Vraies de Lucien de Samosate (IIe)


         Allégation de vérités fantaisistes (parodie de la version des historiens grecques)
les sélénites = habitants de la Lune
les héliotes = habitants du Soleil

Référence: écriture fictionnel avec une réalité parodié (l'Odyssée)

Parodie: tourner en dérision → pour faire rire, pour rendre hommage
parode = chanter à coter

Récit Etiologique: Explication d'un élément réel par une cause fictionnel, dans une histoire

Aristophane = auteur comique

            *Guerre du Péloponèse Ve avt J-C (Sparte/Athène)
Victoire longue, meurtrière, remporté par Sparte

La Lune = un rappel comme quoi ns ne sommes pas seule au monde

-Inversion du Réel
-Référence à Haydn (le charlatan)

→ réflexion sur le vrai désir de vouloir créer un modèle, un exemple

mensonge = catégorie, désir de faire rêver → jeu ludique avec les textes anciens

Lucien de Samosate, étudie comme Jules Verne, la spéculation


II] Le Voyage dans la Lune à l'âge classique (XVIIe – XVIIIe), l'émerveillement de la Science

            A. La cosmologie à la Renaissance

2 tendances:
        système géocentrique (terre au centre)
        système  héliocentrique (soleil au centre)

            *Ptolémée ~150 = gde influence
Terre au centre → Homme au centre
Système allant de pair avec les idées de l'église contrairement au système Copernicien

            *Copernic 1473-1543
1543: De Revolutionnibus
1615: mise à l'index des textes de Copernic
            *Tycho Brahé 1546-1601 = astronome passionné de machine pour observer
Théoricien du système géocentrique
Jusqu'à sa mort → astronome de l'empereur germanique

            *Johannes Kepler 1571-1630
A été un des assistants de T. Brahé, lui aussi passionné de machine pour observer les étoiles, il défend pourtant le système Copernicien de l’héliocentrisme
→ à la mort de T.Brahé, il a prit sa place en tant qu'astronome de l'empereur.
1609: Le Songe ; Astronomia Nova

            *Galiléo Galilée 1564-1642 = technicien, créateur de la ''lunette''
Condamné pour avoir prouvé le système de Copernic, l’héliocentrisme
+ le fait que la Terre tourne sur elle-même
+ Jupiter a des satellites et n'est pas une sphère parfaite puisqu'elle a des taches


            B. Johannes Kepler, Le Songe

  Dimension parodique pour rendre son histoire plus accessible, pour se moquer des gens qui pensent que les processus physique sont de la magie.
→ Démontre un autre point de vue : un Homme sur la Lune pour montrer que la Terre tourne

{mère de Kepler = accusée de sorcellerie → grande époque de la chasse aux sorcières}

         Son œuvre défend le ridicule de la chasse aux sorcières qui accuse le savoir, les sciences de sorcellerie → satyre
POURTANT dans le texte, invocation d'un Démon, élément fantastique

Démon = inspiré par un Dieu qui inspire en lui une certaine connaissance, force neutre
→ Socrate avait un démon

         J.Kepler joue avec le sens bénéfique et maléfique (savoir/église)
Faust = quelqu'un qui veut tout savoir et vend son âme au diable → possibilité de référence à  Faust dans l'appel du démon.
         Levania = la Lune
Kepler nomme la Terre Volva signifiant «qui tourne»
référence → ''Et pourtant elle tourne.'' Galilée


=> On retrouve une grande littérature dans les sciences
ex: Léonard de Vinci, Pascal, Descartes..
La séparation des savoirs est très récent.
On fait passer le savoir à travers un récit.

J.Kepler se considère comme un explorateur, se voit comme un C.Colomb, mais des étoiles.
→ voulant montré que les astres ne sont pas figé mais également sans cesse en mouvement

Récit Heuristique: récit ayant un but de transmettre des connaissances inconsciemment au lecteur.

Le Songe = emboîtement de Récit
(c'est le récit du démon qui apporte la connaissance)

C.     XVIIIe : Descartes et Newton, une acceptation progressive du modèle copernicien

René Descartes (1596 – 1650 ) → époque de Galilée
Philosophe/Physicien
Discours de la Méthode (1637)
''Je pense donc je suis''
Il aborde non seulement la philosophie mais également ses expériences Physique
lEther = matière dont est composé l'espace


Isaac Newton (1643 – 1727 )
Mathématicien
        Démontre mathématiquement le mouvement des planètes selon un système d'ellipse
        Théorie de l'attraction terrestre
        Réfère l'infini par des champs d'attraction différents, propre à chacun, empêchant l’effondrement de l'univers

Vers 1740 : expédition aux pôles → permet de montrer que Newton a raison (système elliptique)

III] Le Voyage dans la Lune au XIXe et XXe siècle : le rêve d'un vrai départ, entre fantaisie et expérience réelle

Edgar Poe = auteur américain du XIXe
1856 : Histoires Extraordinaires
Aventure sans pareille d'un certain Hans Pfaal = Nouvelle apparaissant dans un magasine, il voulait que ce soit un canular (faux journal de bord d'un voyage dans la Lune)
Titre original de cette nouvelle = The Unparalleled Adventure of One Hans Pfall
→ canular éclipser à cause de Great Moon Hoax = histoire d'un homme ayant inventé une lunette pouvant observer les hommes de la Lune par un journaliste.
*Baudelaire = traducteur d'Edgar Poe, plus connue aux États-Unis qu'en France pendant un temps
        Peu de description de la Lune mais abondamment du voyage lunaire
        Un personnage qui prouve l'existence d'une atmosphère sur la Lune
        Argument d'autorité = se placer sous l'autorité de quelqu'un qui a + de légitimité que nous, cherche à prouver quelque chose par des hypothèses ultérieures
        Utilisation de noms anciens pour montrer au plus averti que c'est un canular
→ pareil que dans Tintin: présence d'un personnage qui parle de manière très scientifique.
        Chantage connaissance/dette
        Tradition littéraire importante
Edgar Poe se place dans l'héritage de Cyrano de Bergerac, de Jules Vernes.. etc

fin de texte : le narrateur affirme le vrai, sa fiction est réel.
→ dénonce le fait qu'au final ce qu'il prêche n'est pas moins fiable que les écrits d'astronomes

Le Ballon = moyen de transport lunaire fictionnel important

HB Wells
La Guerre des Mondes = roman de Marcien
L'Ile du Docteur Moreau = fabrication de monstres
L'Homme Invisible
La Machine à explorer le temps
→ science fiction
Les Premiers Hommes dans la Lune
        éléments semblable à Kepler (végétation, population...)
        lune = utilisé comme un miroir pour critiquer notre monde, pour faire réfléchir sur le monde
→ colonisation
extrait 1 : passage comique qui révèle les ambitions belliqueuses des personnages

Puisque la Lune = spéculation → ds les romans on retrouve des passages : narratif, fantaisiste, scientifique

=> les fictions terrestres déclinent lorsqu'on en vient à vraiment aller sur la Lune


Aujourd'hui : Les rêves se reportent sur Mars

LMLC - Chap 5 Du Moyen Français à la Renaissance

Chapitre 5 – Le Moyen Français et le français de la Renaissance


I] La Diffusion de l'appareil judiciaire, le recul des scriptas et la diffusion du Français Commun


A. Un Français commun vite répandu 

Dans le nord de la France, le remplacement des chartes latines par des chartes écrites en langue d'oïl ne s'amorce qu'à partie de l'extrême fin du XIIe siècle.
è Les administrations locales ont progressivement remplacé les différentes scriptas locales par un français de moins en moins teinté de traits régionaux.
Le processus s’accélère de plus en plus par la suite dans tout le domaine d’oïl.
Dans le sud de la France, les scriptas d’Oc resteront pendant longtemps majoritaire.

Le français commun s’est formé dans sa forme écrite dans les régions centrales du domaine d’oïl par élaboration savante, avec une base sociale (la langue dite du pouvoir, mais filtrée par les clercs à l’écrit)
C’est surtout à partir du XIVe siècle que l’on peut soutenir que le français qui s’est répandu est celui de Paris.

B. Disparition des traits dialectaux

Dans les provinces les plus proches de Paris on assiste à un abandon plus précoce des scriptas locales.
Exemple : Les chartes produites en Champagne ne peuvent plus être distinguée de celles de Paris d’un point de vue linguistique. De même pour l’Orléanais au milieu du XIVe siècle, la Touraine et les provinces du Nord-Ouest également (Bretagne, Anjou, Maine)
Les traits dialectaux disparaissent presque complètement dans le dernier quart du XIVe siècle.
Dans les provinces les plus éloignées, ces traits disparaissent au cours du XVe siècle.

ð  Le français commun se répand très rapidement au cours de la période du moyen français 

II] Les traductions, la re-latinisation de la langue et la première réflexion sur le français


A.    L’essor de la prose

Les premières œuvres françaises en prose apparaissent au tout début du XIIIe siècle.
Ce n’est qu’au XIVe siècle, à quelques exceptions près, que la prose commence à être utilisée pour des œuvres sérieuses, de réflexion (celles-ci n’étaient composées qu’en latin, les vers, avec les contraintes de la rime, la prose étant réservé aux œuvres de fiction, moins vraies.)
Les étapes décisives durent les traductions d’œuvres latines composées notamment sous les règnes de Jean le Bon et surtout de Charles V, dit le Sage.
Ces souverains éclairés commanditèrent à des clercs des translations (comme on disait à l’époque) d’œuvres latines, classiques et médiévales, pour qu’elles furent accessible aux élites laïques.

Grands traducteurs :
-          Raoul de Presles La Cité de Dieu de Saint Augustin
-          Nicole Oresme, grand traducteur d’Aristote

Le grand mérite de ces traductions est d’avoir développé une réflexion sur la langue française et d’avoir introduit un grand nombre de mots latin en français par voie savante.

B.     Réflexion sur la Langue Française

Tout en traduisant, ces traducteurs ont réfléchi aux différences Langue Latine/Langue Française.
*glose = commentaire des traducteurs au sein des œuvres traduites
Dans les gloses et les prologues, les traducteurs faisaient remarquer qu’il était impossible de traduire mot à mot les œuvres latines et qu’il fallait développer les phrases pour les rendre compréhensible aux lecteurs.

On remarque alors une tendance qui se développera de plus en plus à la fin du XIVe siècle et surtout au cours du XVe siècle : la tendance à écrire des phrases longues, liées entre elles par de nombreux connecteurs logiques de toute sorte, qui sont parmi les traits marquant de la prose du moyen français, plus l’emploi massif de prépositions.

(!) la diffusion de la relative variable en genre et en nombre lequel en moyen français = beaucoup utilisé ; apparu en ancien français, il est employé de façon régulière au XIVe siècle (plus qu’aujourd’hui)

C.     Lexique

Les traducteurs devaient traduire des textes de l’Antiquité, et se retrouvait devant l’impasse de la langue sur des notions pour lesquelles ils n’avaient pas les mots.
Ils sont donc allés chercher les mots qui manquaient dans les textes latins qu’ils traduisaient. (le plus souvent en ne les francisant que dans les suffixes)
è La moitié des mots français d’origine latine sont entrés dans la langue par voie savante et non pas par voie héréditaire. (À l’époque du moyen français)

Le fond primitif du lexique français trouve son origine dans le latin parlé qui a évolué spontanément vers le français en passant par différentes étapes : pour ces mots qui ne sont jamais sortis du bagage lexical des peuples gallo-romans, on parle de mots héréditaires.
Les mots d’origines latine mais qui, pour différentes raisons, avaient disparu de la langue parlée et qui ont été réintroduits à différentes époques en français par voie d’emprunt sont dit mots d’emprunt ou mots savants.
Ces deux classes de mots sont souvent reconnaissables de par leur forme même : les mots héréditaires ressemblent beaucoup moins à leur étymon latin, puisqu’ils ont subi ce qu’on appelle l’érosion phonétique : les mots d’emprunts gardent une grande ressemblance avec leur étymon puisque précisément, ont été pris tels quels et à peine francisés.

Le mot latin existait en réalité déjà en français parfois, mais l’évolution phonétique l’avait tellement modifié, en en changeant souvent aussi le sens, que ce mot ne pouvait plus être employé pour traduire le concept latin. Ainsi il existe des doublets en français, c’est-à-dire deux mots qui diffèrent plus ou moins selon le cas, dans la forme et dans le sens mais qui ont la même étymologie. (l’un est le mot héréditaire, l’autre est le mot d’emprunt)

Latin
Mot Héréditaire
Mot d’Emprunt
Calumnia
challenge
Calomnie
Fabrica
Forge
Fabrique
Mobile
Meuble
Mobile
Separare
Sevrer
Séparer
Adorare
Aorer
Adorer
Rapidu
Rade
Rapide
Veritate
Verté
Vérité
Mutare
Muer
Muter


Parfois le mot d’emprunt a fini par supplanter le MH (calumnia, rapidu, veritate)
D’autre fois, le MH est resté en français, mais ses dérivés sont des mots d’emprunt, et donc ont une forme savante, plus proche de la forme latine

Audire
Ouir → Auditif
Scola
Ecole → Scolaire, Scolastique
Lacrima
Larme  Lacrymal
Cane
Chien → Canin

Cf Histoire de la Langue Française – M.Huchon

Nombre de ces mots sont considérés encore aujourd’hui comme des mots savants, ou alors ils expriment des notions abstraites.
A cet époque on commence à utiliser le français à la place du latin dans des ouvrages de réflexion, le français auparavant était réservé à la littérature. Les mots qui désignaient des réalités abstraites, même s’ils avaient existé en latin, avaient disparu en latin parlé, puis en français (comme dans les autres langues romanes).

Quand les traducteurs introduisaient de nouveaux mots empruntés au latin, ils pouvaient les accompagner d’autres qui existaient déjà en ancien français, des synonymes donc, qui avaient en quelque sorte la fonction d’expliquer le mot d’emprunt : on appelle des synonymes juxtaposés, Binômes Synonymiques.
Dans quelques cas, les synonymes étaient ajoutés non seulement à côté des néologismes, mais aussi à coté de mots qui existaient déjà en français : ce procédé s’expliquait souvent, au début, par la nécessité de clarifier les mots.
è L’emploi des binômes deviendra par la suite une véritable habitude pour les écrivains du moyen français.
Des questions étymologiques entraineront la condamnation de ce procédé par les grammairiens du XVIIe siècle.


III] Le Français de la Renaissance : L’intervention de François Ier

Roi emblématique de la Renaissance française. Très cultivé et imbu de culture italienne (La renaissance Humaniste a commencé au XVe siècle en Italie), mécène, frère de l’écrivaine Marguerite de Navarre (Heptaméron), il a joué un rôle politique important contre l’autre grand monarque chrétien de l’époque, Charles Quint.

L’Ordonnance de Villers-Cotterets
= Édictée par François Ier en août 1539
→ vise à proscrire le latin des actes officiels (cela pouvait donner lieu à des malentendus) et remplacer l’occitan dans le Sud de la France, par le français
Introduction de la virgule
La seule langue proscrite serait le latin, et les langues autorisées seraient le français et les autres langues maternelles
Même si c’était un élément nouveau (l’occitan était encore toléré dans les actes officiels), les élites du Midi avaient petit à petit appris le français déjà.

L’ordonnance ne provoqua aucune réaction négative. Dans un sens, elle ne fit que sanctionner un état de fait, parce que la plupart des actes officiels étaient déjà rédigés en français aussi dans le Sud.

IV] Le Vocabulaire et les Grammaires


Le XVIe est le siècle de la réflexion sur le français.
Une réflexion sur le latin existait déjà mais elle ne concernait que la seule langue enseignée, le latin.

A. Les raisons d’une codification

Avant la codification du XVIe on ne peut pas parler de fautes
Cette notion était étrangère aux scripteurs médiévaux, la norme n’existait pas. Bien que des habitudes graphiques se soient imposées dans les différentes régions où l’on écrivait la langue d’oïl, dans les textes on peut trouver deux formes graphiques différentes pour un même mot à quelques lignes de distance. Précisément parce que les copistes étaient relativement libres de choisir entre plusieurs graphies.

Avec la découverte du véritable latin classique et du grec ancien, les grammairiens français commencèrent à comparer leur langue à ces grandes langues de culture.

On assiste à un premier purisme chez les grammairiens au XVIe siècle. Geoffroy Tory fit remarque : « non réglé, le français se pervertit de cinquante ans en cinquante ans » et que seule a codification peut retarder cette dégénérescence. L’influence culturelle de l’Italie était mal vue par nombre d’hommes appartenant à l’élite dominante traditionnel : Les reines Catherine de Medicis et Marie de Médicis avaient incorporé nombre de courtisans et artistes italien qui ont contribué à introduire certains mots italiens en français (arcade, corniche, cadence, concert, altesse, carrosse, courtiser…)

D’après les théoriciens de l’époque, c’était surtout au moyen de mots venant des parlers régionaux, comme on dirait aujourd’hui, ainsi que du passé du français, et non pas des langues anciennes et des langues étrangères, que le vocabulaire du français, qui était encore considéré comme pauvre, devait s’enrichir.
è Abrégé de l’art poétique Ronsard (1565) = sorte de manuel pour jeunes poètes qui portait dans son dernier chapitre, le lexique à employer dans les compositions poétiques.

B.     Hiérarchie grammaticale

Orthographia gallica = manuel de prononciation des lettres suivant leur place dans le mot
Le Donat Français commandité par John Barton, est le premier ouvrage de type grammatical qui porte sur le français et non pas sur le latin, il n’en reste pas moins très élémentaire. Cet ouvrage précède néanmoins de 130 ans avant l’éclosion de la véritable réflexion grammaticale sur le français.

La première véritable grammaire française a en effet paru en 1530.
è Publié pour la première fois en Angleterre car le français était étudié en tant que langue seconde selon de vieilles traditions.


Parmi les grammaires publiées en français
-          Le Tretté de la grammaire françoeze par Louis Meigret (1550)
(Essaie aussi d’introduire une réforme de l’orthographe)
-          Le Traicté de la grammaire francoise par Robert Estienne
-          La Grammaire de Pierre de la Ramée
(professeur d’éloquence, c’est surement le récit le mieux structuré, l’auteur y distingue étymologie qui correspond grosso modo à nos phonétiques et morphologie, et syntaxe)

Le souci de la hiérarchie des formes est de donner un paradigme cohérent.
Les grammairiens ont ainsi éliminé les apparentes anomalies et ont proposé des paradigmes de l’indicatif présent qui élimine les alternances vocaliques due aux déplacements de l’accent tonique.
Un grand nombre de formes analogiques ont ainsi fini par s’imposer, même si la langue a gardé quelques alternances étymologiques.

C.     Evolution par analogie

*Analogie = en tant que phénomène linguistique, c’est un processus selon lequel certaines formes linguistiques sont refaites sur le modèle d’autre formes : généralement les formes abandonnées sont moins employées et présentent des irrégularités ; inversement, les formes qui exercent une influence assimilatrice sont plus employées et régulières.
C’est donc un processus assimilateur pouvant être le fruit de l’évolution naturelle d’une langue ou, moins souvent, être imposé par les grammairiens.

Agit plus facilement qu’une forme moins employée : ainsi, le subjonctif imparfait, bien qu’il fût plus employé dans le passé qu'aujourd’hui, l’était moins que le passé simple – qui, lui, était très employé, alors qu’il ne l’est pratiquement plus de nos jours.