RACINE – BRITANNICUS
Présentation
Les enjeux centraux de la
pièce : Le domaine des passions est une idée qu’on retrouve chez Saint
REAL
Boileau a fait circuler la
rumeur de l’influence de cette œuvre sur le roi (La tragédie est un moyen non
pas de corrompre le spectateur mais plutôt un enjeu instructif)
La lecture de Britannicus peut
être lu comme un anti Cinna, la figure centrale et l’empereur Auguste
Les échos Cornélien : le
contexte grec, dès la première scène il y a de nombreuses allusions au règne
d’Auguste qu’on peut interpréter comme des allusions à la pièce de Corneille,
le sujet est principalement politique même si le but premier de Racine est de mêler
l’intrigue politique et amoureuse
Liens entre conflits politique
et personnel
La naissance d’un monstre =
contre-pied de la structure trad. de Corneille, Racine dresse un empire au seuil
de la décadence
Racine s’inspire de la figure
du déclin et les premiers empereurs à figure assez sombre
Représentation de Rome entre
1640 et 1660 :
Portrait magnifié d’une Rome éternel,
plus tard c’est une Rome décadente
Héros surhumain domptant leur
passion et d’un autre coté des êtres abominables qui sombre sous leur désirs
En une dizaine d’année le
regard sur Rome a beaucoup changé, la prise en main de Louis XIV s’est mis en
place
Désenchantement chez Racine d’âmes
déçues perverses et sombre par rapport à l’héroïsme de Corneille
ACTE I, SCÈNE 1
– SCÈNE D' EXPOSITION
In media res :
dynamique dans l’action dramatique
Débute sur un dialogue Agrippine/Albine
Figure qui nous permet d’aller à l’essentiel, vers les
enjeux principaux de la pièce
C’est un temps d’attente, ni Britannicus ni Néron ne sont
présent dans cette pièce, le personnage d’Agrippine et elle-même en attente
On se situe dans l’antichambre du pouvoir, à l’aube
Les personnages choisis sont la mère de Néron et sa
suivante, ce choix est à prendre en compte
Cette figure d’Agrippine mise en avant pose la question
du problème dynastique qui peut se déployer autour de la filiation biologique
ou politique et ce que cela implique dans la question du pouvoir
La faire apparaitre avec sa suivante est une scène
typique de la scène d’exposition, une scène de confidence qui désamorce
l’artifice de ce type de scène.
On évoque le passé récent, on aurait un dernier moment
qui s’articule autour de l’incertitude du futur proche avec l’accumulation
d’interrogation, et la figure tyrannique d’Agrippine qui surgit enfin.
Comment cette
ouverture paradoxalement fondée sur le principe de l’inaction d’un côté et du
refus de cette inaction par le personnage d’Agrippine d’un autre coté ?
Comment met-elle en tension l’exposition du problème (le passé récent de la
figure de Néron comme empereur parfait) ?
Comment elle donne
à voir d’emblée la figure d’Agrippine ?
ANALYSE LINEAIRE
I] Début In
media res avec un détour avec un couple de personnage
Entraine une série d’exclamation et de question
è Ebranlement
de la situation initiale de la pièce
La rime réveil/sommeil
souligne le choix de ce moment qui est significatif = quelque chose va se jouer
La porte est comme la limite symbolique l’obstacle vers
le lieu secret du pouvoir
Albine fait apparaitre le conflit qui traverse Agrippine
dans sa figure de mère, la figure sans suite
Ce conflit interne est immédiatement exploré, mit en
lumière par l’affirmation de l’autorité du personnage d’Agrippine, elle
souligne par cette affirmation à quel point elle a perdu son autorité, son
statut d’ancienne femme de l’empereur.
Le problème de la
relation entre acteur et spectateur
Le lieu est mis en place, l’action se fait selon diverses
modalités : l’aspect dynamique des exclamations du début et un certains
nombres d’éléments aussi bien du point de vue de l’information que sur la
manière dont l’action se met en place par la tirade d’Agrippine
Tout ce que j’ai
prédit ce ‘tout’ suscite la curiosité, le spectateur ne sait pas ce qu’il
désigne, il désigne en l’occurrence l’enlèvement de Julie et a donc une valeur
hyperbolique
Une prophétie est caractérisée par la manifestation de
quelque chose qui devient visible
*Inchoatif = ce qui commence
Chaque jour : un
certain nombre d’élément vise à signaler que quelque chose de nouveau se passe
(la naissance du monstre, la libération du carcan maternel)
Las de se faire aimer il veut se faire
craindre : l’apposition des verbes aimer et craindre redoubler par le
‘faire’ renvoi à deux thématique, deux registres qui traverse la pièce Lexico
morale et politique
è Deux
outils essentiels pour l’art de gouverner
Importune à mon
tour : transfère de la disgrâce de Britannicus (les spectateurs savent
historiquement) à celle d’Agrippine qui enclenche une autre disgrâce et c’est
sur celle-ci que repose la pièce
II] Refus du statut de médiatrice, dénis de son ancien
rôle d’actrice politique
Interjection quoi
Répétition anaphorique du vous
On peut d’emblée mettre le problème de la succession
dynastique
Effet dynamique d’accélération prosodique il vous doit son amour ; il me le doit
La rime loi/moi
est déjà un premier indice du surgissement de la figure tyrannique d’Agrippine
Les reprises lexicales permettent une accélération qui
s’accentuent et s’amplifient avec des échanges de plus en plus long.
V29 v47 évocation du père ; éloge de l’empereur = on
peut y voir une certaine ironie historique et dramatique car à la fin de la
pièce cette perfection est absolument démonté par l’apothéose
La manière dont elle construit son discours d’autorité
L’opposition que met en place Agrippine entre la
dissimulation et le langage du corps, construction double qui ne va pas cesser
d’apparaitre dans la pièce
Ce à quoi aboutit la tirade d’Agrippine est finalement
l’illisibilité de la morale historique et produit exactement l’image inverse à
la fois du point de vue temporel d’Auguste
III]
Le que m’importe
instaure une rupture : indifférence à l’idée de vertu politique et
d’héroïsme
Ce qui se joue ici est la relégation au second plan
d’Agrippine et à la violence que cela fait apparaître dans ce personnage entre
la sphère public et privé
La violence de la mère bafoué montre les signe d’une
autre monstruosité
Un monstre (Agrippine) est écarté par un autre (Néron)
On passe d’un temps diffus du règne à une actualité, un
lieu intense du pouvoir, vers un futur tragique d’où Agrippine est exclu.
ACTE I, SCÈNE 4
Intrigue = informative
Situation essaye de panser la scène dans l’économie
générale de l’acte, de la pièce.
On peut la considérer comme la dernière scène d’un acte
d’exposition, c’est encore une scène d’exposition
è Nouvelle
prise de parole, nouveaux personnages, explication de la situation et de la
position des personnages
On explique que Britannicus a été écarté du pouvoir à
l’instar d’Agrippine. Fait apparaître un élément central.
Tous les personnages ont été présenté SAUF Néron et Junie
qui apparaissent donc comme deux aimants qui attirent les autres personnages
dans l’antichambre, ils sont présent par leur absence.
Si on se réfère à la façon dont Racine le décrit dans la
préface, on peut caractériser ce personnage par sa noirceur.
Scène symétrique, on est dans quelque chose du même ordre
du point de vue de la structure entre 2 personnages.
Cette scène 4 s’oppose à l’image du conseiller vertueux
(Narcisse) et le montre comme un conseiller Machiavélique.
Scène de confidence, la notion de confidence est à
articuler avec la notion de confiance qui renvoi à la première scène de l’acte
1. Et s’oppose à la notion de trahison qui s’y mêle pourtant.
Les 3 discours d’Aristote
-
Délibératif : renvoi au futur et à inviter
à l’action ; Domaine de l’action politique dans lequel un acteur conseil
ou déconseille
-
Épidictique = quand l’orateur blâme ou loue
l’objet de son discours
-
Judiciaire = établissement de la vérité, dans
lequel l’orateur accuse ou défend
C’est une scène qui fait apparaître les tensions, les
éléments de caractérisation
SI on regarde de façon linéaire : on est dans le
présent et dans le passé chez Britannicus – la tirade, il est dans une réalité
pré-dramatique - alors que chez Narcisse on est dans le présent et dans le
futur – il est dans l’action et dans la mise en mouvement de l’intrigue. La 3e
tirade de Britannicus il y a une mise en mouvement de la scène, on est tantôt
dans le présent, dans le passé et dans le futur, nous sommes au cœur de
l’action de cette séquence et on nous montre comment Britannicus est entrainé
malgré lui dans l’action.
Comment cette
dernière scène d’exposition nous montre un Britannicus qui parvient à se
libérer d’un passé de soumission au moment même où il s’abandonne à
l’ennemi ?
On passe du paradoxe d’une servitude volontaire, à un
paradoxe d’une soumission anticipatrice. Il accède à une forme d’anticipation.
I] Scène de confidence
Du point de vu dramaturgique
Dialogue de confiance : le rôle de confidence
Notion de fidélité qui solidifie le lien selon
Britannicus, ce qui caractérise Britannicus avant son ingéniosité c’est la
confiance qu’il accorde, en particulier à Narcisse.
Les rimes créent des effets de sens : « crois, toi »
II]La présence du passé : Offre un effet de clôture
Parallèle entre Scène 1, Scène 4
Par rapport à la Scène 3 qui montrait Britannicus comme
un amoureux transi, la 4e le montre en Homme d’action
Omniprésence du passé : qualifié négativement
-
Les amis = fantômes du père mort et mettent en
place une articulation entre un passé de malheur et un présent de la plainte.
Scène qui montre qui vise à tourner autour de la notion
de résolution et de délibération
Britannicus est au discours délibératif tandis que Narcisse
se trouve dans un discours judiciaire
La scène s’achève au mode insertif
Ce mouvement des modes grammaticaux est une manière
d’observé les modes d’action de Britannicus, ces mouvements sont soulignés par
un rythme de plus en plus soutenu
Entre les vers 347 et la fin de la scène :
accélération du rythme syntaxique notamment aux vers 349 et 356
Nécessiter de Britannicus de retrouver sa grandeur
perdue, pour que ce projet se concrétise c’est l’alliance avec Agrippine.
Cette scène se construit comme un héros qui suit le
projet d’une quête.
3 aspects de cette alliance :
-
Statut d’amant et celui de politique/ Articulation
avec la scène précédente
Parallèle qui signale un effet
de clôture et souligne encore une fois le basculement de Britannicus dans la politique
-
Le champs sémantique et lexical de la croyance
et de la confiance.
-
Alliance par l’engagement réciproquement :
engagement de Britannicus vis-à-vis d’Agrippine et inversement
Vers 312 ; 358 « m’engager sous son nom plus loin qu’elle ne le veut »
→ Les personnages sont poussés
à être plus manipulateur que les manipulateurs.
III]Servitude volontaire
A. Le
principe de double-fond :
Ironie tragique et dramatique / Vraie articulation
dialectique
Contraste mutuel : manque de confiance et confiance
aveugle.
Ce qui caractérise Britannicus est le fait qu’il ne voit
rien → son attitude avec Narcisse repose sur le lien que celui-ci avait avec
Claude
Britannicus = Animal politique sous le signe de la
soumission et le conseiller = domination
Cette soumission libératrice = 1er paradoxe de
la scène
B. La
présence absente de Néron
L’aveuglement qui caractérise le personnage de
Britannicus : la thématique de la vision, de l’œil prépare au basculement
de la tragédie, d’une action qui reposerai sur un projet de complot politique
vers quelque chose de plus complexe ou les enjeux amoureux vont jouer un rôle
essentiel.
Conclusion
Scène qui offre une première apparition du conseiller
comme figure trouble et de son versant, Pallas, toujours absent, présent mais
jamais joué par un acteur. (D’une certaine façon Narcisse est le versant
visible)
Néron fait son apparition dès la première scène de l’acte
II.
Acte II, Scène 1 : Néron = figure politique,
empereur caractérisé par la décision politique
Acte II, Scène 2 : Néron = personnage amoureux
ACTE II, SCENE
2
Simplicité de la scène
Nouveau moteur dramatique = la Jalousie
Peine traversé par la tyrannie amoureuse qui se transforme
en jalousie
Comment dans cette
scène l’irruption de la passion du tyran est donné à voir à travers son pouvoir
de bouleversement de l’action tragique ?
I] La transformation de Néron
A) Aveux : Processus
de rééquilibrage
Néron informe Narcisse de son amour, Narcisse informe
Néron de l’amour de Britannicus
Effets de symétrie : v383 ; 385 ;
427 ; 428 ;429
Le jeu des interrogations souligne la circulation
d’information
Narcisse = pivot → transforme Britannicus en … politique
et Néron en rival amoureux
Episode galant (l’enlèvement de la belle) mais le traitement déplace le regard no plus vers la belle
mais vers celui qui est fasciné de cette scène. Elle est mise en valeur par
l’hypotypose (figure qui consiste en une description vive avec un ensemble de
procédés grammaticaux, de champs de la vue)
Le trouble provoqué par cette représentation, par plusieurs
éléments :
-
Caractère picturale : description d’une
peintre baroque, des jeux de clair-obscur, jeu lexical sémantique de l’ombre et
de la lumière.
-
Caractère dramatique
-
Contraste sonore, ligne fricative et nasale
B) Changement Moral mais
passe par un changement physique
-> souligné par l’interrogation de Narcisse Mais que vois-je ?
Permet une réinvention de l’intrigue
II] réinvention de l’intrigue : virage dramatique
Comment l’acte II relance l’action
La réorientation de l’intrigue se joue sur l’irruption de
la passion en politique et l’entrée dans le particulier.
-
Passe par la représentation de l’enlèvement
-
Effet de répétition du verbe aime (tout n’est
plus qu’amour)
-
On pénètre dans l’univers privé du Prince qui se
fait sur l’univers du fantasme
Dépolitisation du rapt, basculement amoureux, l’image des
soldats disparait -> deux personnages solitaire Junie et Néron
Opposition entre pureté de Junie et la naissance de ce
monstre de perversion
III] La tyrannie d’amour
A) Tyran
tyrannisé
La notion de pouvoir est conçu exclusivement sur la
domination
B) Ironie
dramatique
Néron est amoureux, la 3e personne signe le
trouble et la perte d’identité du personnage
Les signes de la tyrannie sont multiples dans la pièce,
on s’oriente vers la folie v401 ; 418
La tyrannie érotique fait passer le personnage de Néron à
la possession virtuel
v.434 : poison de la mélancolie
C)
Tragique
Ce qu’on apprend dans cette scène = peu mais sa
particularité est le filtre qu’applique Néron et surtout la manière dont il
évoque la scène de l’enlèvement
Il y en permanence une articulation entre l’aveuglement
passionnel que reflète cette scène fantasmatique et l’ironie tragique
Ravi renvoi au rapt, au poison, v402 (perversité absolu)
= signe la puissance du trouble aussi bien chez Néron que l’effet à produire
chez le spectateur
Néron se présente comme un amant transi, il reprend
néanmoins son corps politique
L’impossible amour va créer de la cruauté et c’est ce
monstre naissant que montre le cheminement de la scène : l’aveu de la
passion à la naissance de la jalousie, puis les hésitations de Néron et l’évocation
de l’emprise encore d’Agrippine, et la scène s’achève sur l’entrevue entre
Junie et Britannicus
Acte II, SCENE
6
Confiance ironie dramatique : double sens compréhensible
seulement par le spectateur
-
Silence de Junie
Héro tragique : fin due à une faute
Britannicus : héros pathétique suit ses passions
Solitude ignorance de la tragédie qui l’attend soumit à
la fatalité
Pathos = moteur des discours et de l’action lié à l’effet
produit sur le spectateur
Tragique en tant qu’enclenchement de la machine infernale
Narcisse = jamais
l’empereur n’est absent de ces lieux (ombre du pouvoir)
ACTE III
1ere scène : Dialogue Néron/Burrhus
Il réduit la figure de Burrhus à simple conseiller.
2e Scène : Monologue de Burrhus
pour souligner la manière dont Néron est confronté aux tourments politiques et
passionnel
3e Scène : 2e dialogue,
par excellence = dialogue de l’incertitude des décisions à prendre. Les
personnages hésitent entre conflit et alliance. La violence avec laquelle
Agrippine arrive retourne la situation
4e scène : Dialogue
Agrippine/Albine, 2e dialogue entre ces deux personnages dans l’acte
où Junie est exposé en rivale amoureuse d’Agrippine. (v.880 ; v.894)
souligne la rivalité entre Néron et Britannicus.
5e Scène : met en place un double
duo Albine/Agrippine & Britannicus/Narcisse → mise en place d’une alliance
et du complot politique [SCENE CENTRALE]
6e Scène : Dialogue Britannicus/
Narcisse = répond à leur dialogue Scène 4, Acte 1 où Narcisse invitait
Britannicus à agir politiquement, arrête d’être un personnage passif, dans
cette scène 6 Narcisse essaye de détruire les derniers liens amoureux de
Britannicus pour Junie.
7e Scène : Scène qui tente de
réparer la rupture de la scène 6 Acte II, les amants savent qui s’aime.
Britannicus apprend la vérité. Scène qui éclate le pathos amoureux et galant.
Le choix du geste de soumission en début de scène : à la fois un geste
galant et courtois mais également un geste dont on peut démultiplier les
significations politiques en l’occurrence ici
8e Scène : L’irruption de Néron
dans cette scène souligne cette position finale dans le parcours de l’acte et
souligne que quelque chose va basculer. La Scène 9 en est un prolongement.
ACTE III, Scène
VIII
Scène de première rencontre de Britannicus et de Néron
sur Scène ; les deux frères ennemis avec celle qu’ils aiment. Cela suscite
des attentes chez le spectateur – particulièrement à l’époque où le spectateur
est un habitué du théâtre tragique.
C’est également une Scène de Duel malgré qu’il y ait 3
personnages), on peut même dire une scène d’agôn (compétition) de la tragédie
antique. Ce type de Scène combat = passage obligé au 17e siècle.
Caractérisé par un procédé : la stichomythie (enchainement de réplique qui
ne tienne que sur un vers). Pouvoir dynamique de cette forme de dialogue qui va
changer la situation de départ, qui va changer également l’aspect d’acte de
langage.
Scène de Surprise aussi bien au début par l’irruption du
personnage de Néron qui surgit du hors-scène où il avait été mis par Agrippine,
que la victoire rhétorique de Britannicus. Il se transforme de façon inattendue
à un personnage qui prend le dessus. Triple surprise quand Junie annonce sa
fuite
Puis à la fin de cette scène apparait l’aspect de
pré-dénouement.
→ Ces 4 aspects permettent de décoller les enjeux qui se
jouent.
Duel unique : tension avec la hiérarchie implicite
que suggérait la pièce (Néron dominait)
Scène qui s’appuie sur un ressort dramatique et une
Coupure des liens par la force.
La querelle est autant dynastique qu’amoureuse. Problème
d’autorité politique et de soumission amoureuse. Ce parallèle et cette
opposition amoureuse et politique dans cette scène précisément, de tel sorte
que la seule résolution possible est la disjonction de ces deux dimensions.
Ensuite, ce qui se joue également dans cette scène est que l’évènement qui met
fin à cette scène est encore un transfert d’information. Le fait que Britannicus
se dresse face à Néron pour lui faire comprendre qu’il sait ce qu’il s’est
passé met particulièrement en colère Néron (mise au jour du secret). A partir
du moment où l’ombre est mise en lumière on a un évènement (tragique,
dramatique, amoureux).
Articulation en 2 : Enjeux dramatique, annonce de la
fin de la pièce puis Enjeux politiques où Néron se trouve forcé dans le secret
et la solitude du pouvoir.
L’acte IV = acte de temporisation
Cette scène nous invite à nous demander comment dans une confrontation singulière
qui mêle enjeux dynastique et rivalité passionnel on atteint un point de
non-retour dans l’action tragique à partir duquel se met en place le processus
de résolution du conflit amoureux et politique.
| PLAN LINEAIRE |
I] Début - v1068 : lent mouvement d’ascension
V1025 – v1036 : notion de soumission = central (Soumission
galante et politique)
V1036 – v1056 : conflit autour de la légitimité politique
V1057 – v1068 : reconnaissance amoureuse de Junie,
fait basculer la scène
II] v1069 – fin : veine tentative de Junie qui ne
peut aboutir qu’à l’arrestation des personnages
Résolution de la scène avec l’intervention de Junie et
l’intervention
ð Tragédie
construite autour d’une usurpation de pouvoir.
La position centrale met en place une dernière tentative
de retour en arrière qui aboutit à une résolution. (L’action est verrouillée à
la fin du troisième Acte)
| PLAN DE COMMENTAIRE COMPOSE
|
I] La mise en place du duel unique
A) Un duel en Actes
Avec les ressort de l’action dramatique on peut faire
apparaitre 2 éléments
- l’idée de la rétention et de la retenu avec un effet de
syllepse autour du verbe retenir (figure de style qui consiste à utiliser en
même temps le sens figuré et littéral d’un mot) qui fait apparaitre un jeu de
retenu et de tension qui met à mal la position de Britannicus et de Néron dans
cette pièce.
- la dynamique des mouvements est mise en valeur dans
l’opposition entre la politesse qui caractérise le début de cette scène et la violence
de l’arrestation. Contraste qui vient souligner la dynamique du mouvement de
l’action. Ce qui est le plus frappant dans cette scène est la structure
discursive.
B) Un duel en Parole
Ce qui fait la force de ce duel est la façon dont la
Parole le structure
-
Les effets de reprises lexicales
-
Accélération du duel verbal : les répliques
au début sont assez longues et deviennent de plus en plus courte qui crée une
accélération rythmique.
-
Le principe d’égalité dans la longueur des
répliques. Equilibre relatif dans les répliques entre Néron et Britannicus.
-
Effet de symétrie générale : Néron commence
par clore les répliques (c’est lui qui vient à la rime de Britannicus) cette
ironie du coté de Néron bascule alors au vers 1055 lorsque Britannicus commence
à clore les rimes.
II] La manière dont ce duel aboutit à une forme de
domination réciproque (paradoxale)
= manière de faire apparaître la disjonction entre
politique et amoureux)
D’un côté on a une affirmation de Britannicus en Amant,
cette fois ci triomphant, et de l’autre côté, l’affirmation de la force par
Néron.
A) Insurrection, le surgissement de Britannicus
La façon dont il s’affirme par l’amour sans pouvoir
politique.
-
Le renversement dynamique des rapports de force,
s’appuie sur un transfert de savoir qui apparait au centre
-
La transformation de la figure de Britannicus
passe par la soumission de l’amant amoureux qui se transforme en rival
politique, particulièrement au moment où il réaffirme l’illégitimité politique
de la figure du pouvoir de Néron. ON voit dans cette scène comment l’amour agit
comme une force de politisation
B) Néron,
la politique sans l’amour
Il prend le dessus par l’affirmation de la force sans la
justice. (Référence externe à Pascal)
-
La dynamique des rapports de force dans la scène
aboutit à une séparation des amants et à une arrestation
-
La transformation de la figure de Néron à
travers le passage de l’ironie et du secret. Révélé par la puissance et la
violence, par le refus absolu de la révélation du secret. Cette violence
s’appuie également sur l’affirmation de la nécessité de l’obéissance
silencieuse.
L’issu de ce combat est le refus de Néron de s’humilier
comme un héros courtois devant Junie et finalement c’est ne scène où les enjeux
de pouvoir agissent comme une intensification du pouvoir amoureux.
III] Arbitre et témoins silencieux de la scène
Les gardes peuvent être considéré comme témoin mais ils
n’apportent aucun regard sur la scène, ils sont désignés dans leurs actions.
Ils sont exposés comme des objets, des armes. Même s’ils sont mentionnés ils
n’en acquièrent pas pour autant un statut de personnage.
A) La
figure de Rome
Cette victoire se fait sous les yeux de témoins et
d’arbitres silencieux : Rome et Junie.
Personnification chez les deux duellistes de Rome :
la figure, le nom même de Rome est évoqué comme un personnage. C4EST UNE entité
que les personnages animent caractérisé par une soumission qu’il convient
d’imiter pour Néron alors que pour Britannicus c’est une voix qui s’élèvent
contre la tyrannie.
Les deux aspects de la figure de Rome sont Politique et
dramatique : Néron sépare le public du privé : c’est le tyran
machiavélien qui divise pour mieux régner, c’est comme ça qu’il mobilise la
référence à Rome. Rome = entité publique, le privé du palais doit être inconnu
de Rome, le privé doit être dissout.
B) Junie
et l’affirmation de sa fuite
D’une certaine façon elle est multifonction :
spectatrice, témoin, arbitre et objet du conflit.
Elle est mobilisée, et va permettre le dénouement ou la
résolution de cette scène
Elle a une fonction dramatique très forte parce qu’elle
permet non seulement de résoudre mais permet d’atténuer la vraisemblance de
Néron. Elle permet en disparaissant, d’unir les deux frères. On revient à une
fonction antérieure à notre pièce.
ð Domination
réciproque et paradoxale qui fait qu’on atteint un point de non-retour, dramatique,
qui travaille sur un affrontement entre Agrippine et Néron.
ACTE IV, SCENE
2
= acte d’une tentative de retour en arrière, réduit à 4
personnage (Néron, Agrippine, Burrhus et Narcisse)
Permet de mieux comprendre les choix et la dynamique dramatique
de Racine.
La première scène est très rapide. La scène 2 joue un
rôle capital au sein de l’acte et au sein de la pièce. C’est la scène la plus
longue. Les Scènes 3 et 4 sont à peu près équilibré, ce sont des scènes
parallèles et symétriques, elles permettent de poser le parallèle et le
contraste entre les conseiller et d’accentuer le mouvement de va-et-vient. On
passe dans la coulisse du pouvoir avec les entretiens avec les conseillers, on
a l’impression que la scène de confrontation avec Agrippine était donc une
vaste comédie. -> caractère faux
Mise en place d’accélération et d’effet de ralentissement
par la longueur des scènes.
Cette scène 2, sa durée (on en prend pas conscience à la
lecture directement), a une importance considérable, elle fonctionne comme un
rouage principal, un moment décisif même si l’action semble stagnée.
Jusqu’à cette scène Burrhus était celui qui opposait
Agrippine et Néron – il empêche d’entrer dans la chambre de Néron, et empêche
Agrippine de participer à un complot. L’importance de son rôle est accentuée
par le fait qu’il est présent avant cette scène, après, et apparait même
pendant cette scène.
C’est le premier dialogue entre dialogue et Agrippine sur scène. (il y en avait eu une
première hors scène signaler au vers 1087 – fin de l’acte III). C’est une scène
très attendue. Agrippine ne cessait de réclamer de pouvoir voir l’empereur, même
s’ils se sont déjà vu, cela permet de souligner que les spectateurs en savent
moins ici que les personnage (contraire d’une situation théâtrale habituelle).
Scène de persuasion
(Agrippine semble de convaincre Néron)
Scène de clémence du prince (dans son dénouement,
thématique devenu utopique depuis Cinna)
Contraste avec l’unité
Donner un aspect comique à cet scène accentue le portrait
ridicule d’Agrippine et Néron
Relation
incestueuse
Souligner certaines dynamiques rhétoriques et en même
temps ça permet de traduire/d’actualiser une rhétorique par rapport aux
lecteurs du 17e.
Ouverture de sens : invite à re-analyser l’aspect de
fierté de Néron
Personnage soumis ici, à sa mère.
Confrontation entre les monstres de la pièce. Comment
cette scène appuie cette représentation ‘monstrueuse’ ?
Lire cet extrait comme l’échec d’une 2e
stratégie
Très longue tirade d’Agrippine construite sur un contraste
fort entre un passé lointain (l’accession du pouvoir de Néron grâce à elle) et
le récit d’un passé proche et celui de la disgrâce d’Agrippine
Double fonction rhétorique : savoir où est la vérité
et exprimer l’ingratitude de son fils
Mais surtout : dernière tentative d’Agrippine de
prendre le pouvoir et de réinstaurer une domination politique
Argument concessif : Néron réaffirme sa gratitude à
l’égard de sa mère, mais « Rome veut
un maitre et non une maitresse »
Double argument + triple attaque contre Agrippine :
son égoïsme, affirmation du caractère inévitable de son échec politique et
accusé de complot (C’est là-dessus que commence notre extrait)
2 mouvements :
-
Reprise de parole d’Agrippine (v1258-1286)
Elle commence par une réfutation logique, elle passe par
le pathos et s’appuie sur les accusations sur l’ingratitude de son fils et
débouche sur une logique qui ne trouve issus que dans le sacrifice d’Agrippine.
C’est une menace implicite, une manière de dire vas-y tue moi mais tu encoures des risques très lourd.
-
Le résultat de la tirade de persuasion
d’Agrippine v1287- 1304
Tirade motivée par le besoin de répondre aux accusations
de complot
Néron relance, accepte sa demande. Production d’ordre en
rafale, énoncé par Néron, figure de clémence.
Cet extrait est traversé par un certain nombre d’enjeux
théoriques qui provoquent un certain nombre de tensions, il met en jeu deux
genres de la rhétorique : l’éloquence délibérative qui consiste à viser
une action et une éloquence judiciaire.
Usage des 3 grandes catégories de preuves (cf. Aristote)
Aristote dans sa rhétorique liste 3 moyens de
persuasions :
-
Par le raisonnement logique, logos
-
Par les arguments qui relèvent de l’émotion, pathos
-
Et l’image que l’orateur donne de lui-même dans
le discours, ethos
Cette scène fait voir que le logos aboutit à une impasse,
l’argument du sacrifice d’Agrippine est un faux argument. L’argument
pathétique, du pathos, produit un effet réussis. Alors que l’éthos fait
apparaitre l’orgueil et l’aveuglement d’Agrippine.
2 aspects paraissent frappant : la parole ne peut
pas prendre la vois du conflit politique (le pouvoir absolu ne tolère aucune
contestation), la parole agissant doit prendre le chemin du conflit filial.
Tension entre enjeux politiques et le registre sentimentale qu’adopte Agrippine
se fonde sur le thème de l’autorité maternelle.
On voit bien que Néron apparait comme un double en
négatif de la figure d’Auguste à de nombreuses reprises. On a précisément une
relecture de cette figure sus forme de simulacre pour le vider de ce qui fait
sa puissance. D’une certaine façon ça explique dans la rhétorique, comment
l’orgueil d’Agrippine neutralise le pathos qu’elle mobilise.
Comment cette scène
jour sous une forme de simulacre l’idéal de la réparation du pouvoir juste et
de la possibilité de résoudre l’action tragique par l’héroïsme ?
I] Théâtre de la rhétorique
Tirade de persuasion, la notion de croyance est au cœur
de ce qui se joue dans cette scène.
A) L’aporie,
impasse du logos
Plongée dans un conflit de nature oratoire. → Registre
normale d’une joute oratoire
Confronté à un échec des arguments logiques (le discours
s’emballe avec une série de questions rhétoriques)
V1261-1264 : le triple système hypothétique s’achève
sur une impasse souligner par la répétition sans
succès de l’argument initiale de l’ingratitude.
B) Le
triomphe du pathos
II] La notion de clémence chez Néron
A) Pouvoir du cœur
Certains nombres de signes linguistiques renvoient,
évoque cette notion de clémence dont le thème de la décision du pouvoir.
Dans cette scène on a, on nous en donne l’impression, une
apparente résolution de l’intrigue
On est dans le règne de l’amour
Signes de la maniabilité et du pardon, autour notamment
de la notion de l’oubli
B) Privatisation du conflit
par le discours d’Agrippine
Reconnaissance apparente par Néron
III] Le simulacre de la justice dans cette scène
L’enjeu dramatique défait le tragique comme contrainte,
on approche de la fin.
Cette scène opère une première, sous la forme du
simulacre, une première résolution du nœud tragique.
-
Par la libération d’Agrippine
-
Création d’une ouverture possible (produit une
relecture)
Racine a recours à l’ironie dramatique
L’énormité de cet arrogance, de cet éthos est accentué
par le moi et ne peut qu’aboutir à la
menace.
L’erreur de jugement et de la folie (notion développée
dans la politique d’Aristote)
*La question du dénouement dans une tragédie est quelque
chose de singulier. Il y a des règles en tragédie, mais si on envisage un œuvre
qui ne répond pas aux attentes et qui joue entre les codes et les règles, on va
s’intéressé au dénouement. Le dénouement doit s’appuyer sur la vraisemblance,
contrairement à Corneille qui repose l’enjeu principale de son dénouement sur
la surprise et le coup de théâtre.
Dans Britannicus
le dénouement est postérieure à l’évènement qui devrait être le plus important
dans la pièce : la mort du personnage de Britannicus, le sens central de
la pièce est alors déplacé. La mort de Britannicus devient un prétexte de
changement et de retournement.
En insistant sur le personnage de Britannicus met en avant le caractère central des enjeux
dynastiques, on veut mettre en avant le caractère de la succession dynastique,
entre ce qui est légitime et ce qu’il ne l’est pas. On aurait pu mettre en
avant le personnage d’Agrippine, mais il est très négativement connoté et il
serait difficile de se servir d’elle comme personnage éponyme du texte.
Racine travaille sur des éléments mais puisent des
éléments dans la réalité historique pour revenir sur une fin historique. A
partir du moment où le sujet est historique il faut que lorsque la tragédie s’achève,
elle revienne à une vérité historique, une tragédie ne peut pas finir sur une
contradiction avec les connaissances connus.
Le premier acte = fonction d’exposition + mise en attente
Acte II = permet d’enclencher les rouages de la
machinerie tragique, serrer le nœud de l’intrigue
Acte III = position centrale, instabilité, résolution
inexorable et irréparable de l’emprisonnement des deux amants et naturellement
se déploie les deux derniers Actes.
On met en lumière les différences les choix dramaturgiques
et les techniques de construction, dynamique par pallier (constante
réversibilité du tragique – l’impression qu’on peut revenir en arrière à chaque
instant)
Forestier souligne la façon dont Corneille fonctionne sur
une intrigue qui se noue tellement que l’intrigue ne peut qu’exploser. Dans la
préface de Racine, la critique souligne deux phrases dans lesquelles Racine
opposerait une simplicité de ses intrigues. Forestier souligne alors qu’on
oublie souvent de lire la fin de la phrase dans laquelle Racine fait cette
critique à Corneille et qui fait tout la particularité : sa tragédie à
lui, sa simplicité d’action tragique fonctionne sur une avancée par degré.
Effectivement, il y a un choix technique de dramaturge
chez Racine de prendre ses distances avec le modèle aristotéliciens de
l’intrigue sans préparation. Racine se démarque comme cela.
Dans le 5e acte il y a une instabilité et une
intensification qui crée de la pitié. C’est un acte de dénouement avec le plus
de vraisemblance et de naturel possible. Il y a 3 grands moments : adieux
des amants – scène de transition – meurtre de Britannicus et son récit –
transition (Scène 6 qui marque la rupture Agrippine/Néron, Scène 7 de
l’alliance entre Agrippine et Burrhus les deux ennemis) – nouveau drame :
récit de ce drame (mort de Junie).
SCENE DERNIERE
Dénouement autour
du récit de 3 morts : une réel (Narcisse) et une symbolique (Junie) et la
folie de Néron
Enjeux dramaturgique fondamentaux
Une des manières de régler les difficultés se résout sur
le nombre de personnage dans cette dernière scène
-
Scène construite autour d’un récit
-
3 impératifs à la fonction même du
dénouement : la nécessiter (logique, ne rien laisser au hasard), complet
(ne rien laisser en suspend), et rapide. Solution dramaturgique.
-
Scène inventer/caractère fictionnel des
évènements
Ecart par rapport à la trame historique porteur de
signification tragique
Comment ces évènements-là s’articule avec la structure de
notre extrait ?
Morale incertaine
L’Architecture de cette scène : construction
symétrique et équilibre qui donne une efficacité à cette scène. Le spectateur
la perçoit intuitivement. Il y a quelque chose dans cette solution qui freine
toute la dynamique de la pièce.
Est-ce que le récit
sert de filtre ? Est-ce qu’il sert de moyen spectaculaire pour renforcer
la violence ?
Cela invite à penser la puissance pathétique du registre
finale de la déploration.
Les enjeux du dénouement tragique, c’est à dire les
enjeux principaux : le parallèle entre la mort réelle de Narcisse et la mort
symbolique de Junie. Qu’est-ce que cela
produit ? pourquoi ce choix de mettre ensemble Agrippine et
Burrhus ?
Les enjeux historiques et politique : espace privé
et public, émotion populaire. Echo par anticipation de la destitution réelle de
Néron par la Sénat
Cette scène aboutie finalement à mettre ne valeur un
phénomène, c’est la naissance du monstre Néron. Cette perspective est à
articuler par l’image traditionnelle de l’empereur fou. Réintégrer Agrippine et
Burrhus dans l’espace du pouvoir. (
Comment cette scène
tout en obéissant aux exigences dramaturgique du dénouement opère un passage
sous la forme d’un récit spectaculaire,
Comment cette scène
par le dénouement narratif permet pour retrouver une relation
Comment la
fascination pour ces effets de présence doivent céder le pas à un vision
moralisé et distante et donc par le biais de l’histoire de ce personnage de
Néron ?
I] Récit d’Albine
-> La parole de ce personnage sert de ponctuation
architectonique
Elle apparait au début, au milieu et dans la dernière
scène
A) Récit
comme un palliatif visuel (comme un filtre)
= ce qui permet d’atténuer la
violence des évènements
La notion de Récit et sa fonction
Usage du point de vue dramatique
Du point de vue de la fonction informative, l’enjeu
principale de ce récit est la bienséance et la vraisemblance.
Permet de rendre vraisemblable une action qui présente
des difficultés sur ce point de vue -> le récit permet de rendre ça plus
plausible
Filtre nécessaire, effet de sourdine, atténue
l’invraisemblance temporel (condense plusieurs scènes dans une seule)
Mélange d’informations pour le spectateur, double
énonciation (personnages/spectateurs), par conséquent, cela forme une
transparence totale du point de vue de l’information.
Ressort de la machinerie tragique
3 justifications pour 3 issus qui font disparaitre les
personnages de Narcisse et Junie pour refaire face à l’image de Néron comme le
montre l’Histoire (empereur fou)
B) Récit
comme déploiement, de manière plus efficace que s’ils étaient représenté sur
scène
On peut observer
-
Un récit en 3 plans séquences successivement sur
chaque personnage
Cela permet de souligner la séparation entre Junie et
Néron
-
Omniprésence du regard qui a ici une fonction
particulière qui vient souligner l’impression de complétude
Albine est celle qui voit tout, elle sort, elle est
extérieure et revient à l’intérieur.
(Dans le palais, elle sort et obstacle le spectacle de
l’apothéose de Junie, t revient sur scène pour tout raconter)
On voit avec Albien ce qu’on ne peut pas voir. C’est une
sorte de caméra qui permet de tout filmer et surtout voir les regards. Elle
évoque elle-même son propre regard et du coup, ce qui s’en trouve intensifier
c’est le pouvoir spectaculaire du récit qui tient sur la représentation des
regards qui le rendent présent.
Albine voit Junie, voit le peuple, voit Néron qui assiste
au lynchage, voit le regard perdu de Néron.
ð Rend
plus efficace el dénouement tragique
II] Dénouement Tragique par les morts inventés, écart
par rapport ç la référence historique
Mort symbolique de Junie et mort physique de Narcisse
A) Junie, objet tragique
Madame sans mourir,
elle est morte pour lui Oxymore
Triple effets spectaculaires :
- concentré la mort sur le personnage de Junie
et établir un parallèle avec la vraie mort de Narcisse
- Hypothèse de la vengeance,
dit par Junie elle-même, une sorte de Suicide par l’entrée au temple des
vestales.
Fait ouvrir un principe de
constance autour du personnage de Junie : cette scène fait apparaitre le
statut particulier des personnages, elle est recluse avant/pendant/après
[Intensification de la figure de la réclusion]
B) Mort
de Narcisse, Fonction politico dramatique et fonction morale
Punie par le peuple romain pour son orgueil
Principale défaut : devancer les ordres de son
maître : mort abjecte rendu représentable et nécessaires par la
profanation (atteinte à la pureté du personnage de Junie)
Mort rendu spectaculaire avec une transition habilement
aménagé vers Néron notamment à travers la rime enveloppé/frappé.
III] Morale de l’histoire
La
folie de Néron
3 point de vue :
-
Perte de la raison (trouble du langage et de la
locution verbale) ou perte de sens (marche
égarée)
-
Isolement et solitude de Néron
-
Emblème d’Anti-Auguste (il incarne la raison qui
offense)
Britannicus était le seul représentant d’Auguste dans la
lignée impériale. Ouverture sur l’histoire
Cette scène clos la tragédie et l’ouvre sur une
perspective morale
Effet de bouclage produit par Racine dans la manière dont
il renvoi
Conclusion
Permet de quitter l’histoire fantasmer pour revenir à
l’histoire connu
Représentation du pouvoir politique et tyrannique
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