Dostoïevski - Introduction des Démons

Est-ce que l’expérience solitaire de la littérature peut se partager ?

L’actualité de l’œuvre littéraire

Les Démons = œuvre « extralucide », on peut interroger la fonction d’anticipation de la recherche d’un auteur. Le caractère prémonitoire de l’œuvre.

Est-ce qu’il y a une expérience esthétique partagé ? Est-ce que cela fait sens aujourd’hui d’enseigner les classiques ?

Peut-on encore aujourd’hui lire de long roman ? Quel sens il y a à enseigner de long romans aux étudiants ? (Question culturelle et sociologique)

Le rapport au temps

Les Démons (1871) = Classique étranger. Narrateur défaillant, il ne maîtrise pas le temps, un chroniqueur qui écrit au jour le jour. Roman long adapté au théâtre qui permet de travailler sur le rôle de la voix. 2 niveaux de réalité (l’histoire raconté et le discours)

→ « Les possédés » d’Albert camus (youtube)

LITTÉRATURE ET LA VOIX : Personnage par la voix, polyphonie dans le roman, la lecture de près en gardant à l’esprit que nous lisons des traductions et donc la voix du traducteur.

Il n’y pas d’instance supérieur, de point de vue dominant dans les œuvres de Dostoïevski. Le roman comme comme espace d’expérience. Il s’est intéressé à la voix intérieure. Le roman polyphonique travail également sur le malentendu.

Les carnets du sous-sol , la voix intérieure est au cœur de son travail, la conscience.

Enjeu de la critique au XXe siècle: idée d’une poétique de la voix. Approche qui s’intéresse aux textes sous forme de procédés.

Dialogisme: fondé sur les dialogues, devenu intertextualité.

Nihilisme* : ce qui ne croit plus du tout au moindre lien, renoncement à tout lien (d’amour, d’amitié)

« Littérarité » : éléments spécifiques de la littérature → Comment dire qu’une œuvre est une œuvre littéraire ou passionné

L’oeuvre de Dostoïevski

- la base verbale « surface verballe » mouvementé, pas de stabilité
Backtine, les personnages sont hantés par le regard de l’autre + hyperconscience d’eux- même = la personne comme en perpétuelle interrogation sur eux-même
Proust, qualifie les pers de Dostoïevski. comme des « êtres de fuite »
- Toujours les meme personnages guidés par un grand désir d’établir le contact avec l’autre L’être du soupçon 1956 Sarraute → microscope sur l’homme Zola
- métalittéraire = discours sur la littérature à l’intérieur du texte
- Dimension politique, 2 positions antogonistes : les occidentalistes (ceux qui veulent tirés le pays vers un style de vie occidentale) et les slavophiles (« populistes », nationalistes qui pensent que le devenir de leurs pays doit trouver ses moyens dans les racines slaves)

[Saint Petersbourg : grande ville construite par des artistes et des architectes européens.]

- « l’homme est trop large je le rétrécierai »

Palimpsestes, G.Genette = un palimpseste est un parchemin

= Toutes les pratiques de seconde main, la littérature au second degré, il a inventé la science du récit, le dialogisme chez Dostoïevski un dialogue incessant

→ hypertexte, il n’y a pas qu’une façon de lire un texte. (terme qui vient d’intertexte de Backtine et donc de Dostoïevski)

Il est important de réfléchir sur la singularité de la littérature à partir de Backtine qui travaille sur le langage poétique.

Comment pense le Roman ?

A travers les adaptations théâtrale :

• Les Possédés, adaptation d’Albert Camus, 1959
  

Comment cette adaptation met en relief la connexion entre les arts et les savoirs dans la littérature ?

Le narrateur n’a pas de nom pendant longtemps dans l’oeuvre mais le théatre impose de donner son nom dès le début. Didascalie traduit la lecture. Courtois, ironique, impassible pour qualifier le narrateur. → mise en scène de la voix narrative et fini par s’appeler Anton Larentiévitch au lieu de Gregorovitch.

Le lien entre l’esthétique et le politique qui permet de comprendre pourquoi travailler la voix, le lien avec la vie dans la cité. Chez Dostoïevski cela passe par la beauté, des jeux de pouvoirs qui reposent sur ses goûts.

Y-a-t-il un lien entre l’oeuvre de Dostoïevski et le Romantisme ?

→ Dostoïevski est un contemporain de Victor Hugo

A l’origine des démons il y a un fait divers : 1869, pose la question de l’incompréhension de l’écrivain Dostoïevski et le malentendu généralisé

Malentendu, au sens de mal entendre, une incompréhension de groupe

épigraphe à coté de l’évangile selon Saint Luc, responsabilité politique de l’écrivain et au coeur même de la révélation du nihilisme se trouve la question de l’art, une question esthétique parce que intellegentsia n’est pas l’équivalent des intellectuels en France mais réunis tout ceux qui pensent (docteur, professeur). Intellegentsia au cœur de la révolution, ceux qui ont la voix dans les journaux. Référence littéraire dans Les démons : Le démon, Lermontov, avec une volonté d’inscrire la culture dans l ‘histoire et les traditions.

Depuis les Carnets du sous-sol, Dostoïevski médite la réflexion sur la responsabilité du poète. Pouchkine met en avant une identité nationale. Réflexion sur l’utopie, vivre en transparence avec les uns et les autres, le goût de l’intimité et le droit à être dans l’obscurité.

Que faire ? Tchernychevsky (philosophe et économiste qui a prôné une organisation sociale fondé sur Fourier et les phalanstères, à l’ère industrielle) 1869 = Utopie
Pisarev, nihiliste et critique d’art, publie un essai La destruction de l’esthétique, le programme politique repose sur une attaque en règle de l’art.
Dans Les Démons D. confie la décence de l’art, il charge son personnage préféré, Stepan, de défendre l’art, d’adopter le point de vue de son créateur. Il refuse de dénigrer l’art en l’honneur d’une évolution sociale. Vol III « plus haut que la question nationale, plus haut que la jeune génération »

vol II « a propos de la Madone du peintre Rafael, elle est devenue complètement inutile » Débat intérieur. → question ontologique, métaphysique, esthétique (question de l’être question de la fois question de l’art, de la création) → ce qui est en jeu dans la condamnation de l’art par les nihilistes c’est la question de la peur, des démons

La PEUR = thème récurrent, la peur qui modifie les voix, un enjeu proche de la création

Comprendre et compatir, « lecture de Dostoievski », Frédéric Boyer

= le démon est là en tant que vis a vis effrayant de l’humanité de l’homme, tout ce qui peut s’appeler pulsion, violence, qui ressort de l’inconscient, hors la littérature, l’art, peut être considéré comme ultime modalité inquiète de notre conscience d’autrui. (la littérature est le lieu d’un expérience de l’altérité) → L’art est une question importante, mais mise à l’épreuve. (comprendre, compatir et essayer de vivre avec les noirceurs, les contradictions, rattraper par des obscénités)

Esthétique = outil d’émancipation ? l’art est présenté comme un moyen d’expérimenter l’altérité.

Question de D. : Quelle distance tenir par rapport au peuple Russe ? Question de l’esthétique, question religieuse.

Tourgueniev (ami de Flaubert et de Louise Collet) = sensible a la question sociale et à des processus révolutionnaires. Ses œuvres ont permis de rendre audible des questions très violente. Roudine (1855) Pères et fils (1862) → intertextualité dans les démons de son héro Bazarov vol II

Rapport avec l’espace = anxiété. → rapport à l’inconnu