Le Moyen Âge
A quel temps juge-t-on
le Moyen Âge ?
Début: IXe
842 → Serments de Strasbourg
= 1er texte juridique en langue fr
–
L’expression de ''Moyen Age'' = Humanistes
→ idée évolutionniste redécouvert par les romantiques au XIXe
Ceux-ci donnent de la valeur à la littérature médiévale
–
Naissance de la littérature française →
naissance de la langue française (vulgaire)
Opposé à la langue latine utilisée par les savants/l'élite
–
Moyen Age = période changeante → en perpétuel
mouvement
–
Culture Orale due à la faible alphabétisation
(peu de livres)
Lecture et Écriture réservé à la noblesse et surtout au
clerc.
I] L’Évolution du genre
Épique
A. Raconter la Vie des Saints
•
La
Cantilène de Sainte Eulalie
1)
Présentation et analyse du texte
–
Jeune fille présentée comme modèle de vertu
chrétienne
→ positionne le lecteur, sensibilise
–
« Ennemis de Dieu » = périphrase
(employer une expression/tournure de phrase pour désigner quelqu'un ou quelque
chose)
→ pluralité afin d'engendrer une compassion.
–
Image d'une jeune fille forte/résistance, elle
résiste à la promesse de biens matériels/terrestres
–
Récit du martyr → apparition du merveilleux
chrétien
2 miracles : échappe aux flammes et se change en
colombe
=> Diffuse un enseignement chrétien
+ fournit des modèles de vertu, des exemples
+ vise à rassurer en temps de trouble
2)
Naissance de la langue Française/ tonalité
religieuse
→ hypothèse d'une chanson/procession religieuse
- Le texte français n'est pas la traduction du texte latin →
création
- La langue française s'émancipe
- 1er poème en langue français
- La traduction en fr. permit alors une meilleure diffusion
(!)
- Récit Hagiographique (qui raconte la vie des saints
sans zone d'ombre)
·
La Vie de Saint Alexis
1)
Analyse
–
présence de strophe/couplet
–
texte prescriptif
*aimer Dieu plus que sa famille
*pêché de gourmandise
*charité
*pardon
*vivre uniquement pour Dieu
[Sacrifice
d'une vie terrestre à sa foi] → rappel la vie d'un Homme d'église
–
Énonciation à la 1ere personne
–
Voix de la femme ~ plaintive/lyrique lamentation
–
Voix surplombante
–
Morale → fin heureuse dans l'au-delà
2)
Contexte
Beaucoup de réécriture et de relecture de ce texte = très
connu
''Corpus Saint Alexiens''
=> poème très structuré en couplets (laisses)
Texte + sensibilité → voix de la femme
Modèle d'enseignement de la vertu chrétienne
Hypothèse :
à destination des moines
B. La Chanson de Geste
Thèmes abordés : guerre, religion, politique ...
Structure en laisses = couplets de longueur inégale
•
Chanson de Roland (~1000)
→ exploits de Roland, neveu de Charlemagne, en 778
(Distance historique entre rédaction/narration)
→ transfiguration des événements historiques
Personnages :
–
Roland
–
Olivier (ami de Roland)
–
Charlemagne
–
Gamelon
1ère Scène du Cor = scène avant la bataille
–
Olivier veut demander de l'aide → sage/ possède
la vision
Roland refuse l'aide qu'il considère comme un déshonneur →
fier/valeur guerrière (Son épée = Durendal)
–
Armée ennemie ‘'brille'' (en nombre) /
Armée FR de Roland plutôt pauvre
→ dramatisation de la situation, rythme accéléré du texte
–
Figure de Gamelon = traître
2ème Scène du Cor = Après la Bataille
Inversion des rôles
→ Roland ''les deux bras sanglant'' veut appeler de
l'aide MAIS Olivier refuse
La Mort de Roland
–
Rythme lent/doux pause narrative/descriptive → mort du héro
–
Instant religieux (confessions des pêchés,
discours solennel, présence des anges, prières..)
Croisement : Verticalité (céleste) – Horizontalité
(terrestre)
II] Le Lyrisme au début du
Moyen Age
A. Le Lyrisme Courtois : Troubadours & Trouvères
''le grand chant
courtois'' _ Roger Dragonetti
Le lyrisme courtois s'invente en Langue d'Oc (Sud de la
France) XIe-XIIIe
→ lié aux Troubadours (= compositeurs)
Apparition d'une figure auctoriale (figure du poète)
Texte lié à un nom
•
Guillaume IX d'Aquitaine, compte de Poitiers,
le 1er des Troubadours
Poète noble → figure auctoriale lié à la noblesse et donc à
la cours/à la courtoisie
Canzo = chanson
Musicalité par la
présence de rimes assonancés
Poésie accompagnée d'une
partition
Courtoisie = art d'aimer
Thème : Amour au miroir de la nature
Énonciation :
–
un « je » qui s'exprime, qui n'a pas beaucoup
d'épaisseur, présent par convention et pour permettre l'expression des
sentiments
→ la personne aimée apparaît très éloignée
Énigme
Mis en regard avec le poème précédent → montre la quête de la
forme juste
Thème : amour lointain
Énonciation :
–
« Je » de papier et de poésie, sans épaisseur
toujours
–
Volonté de laisser le lecteur s'identifier grâce
aux « Je »
(!) Art réservé à l'élite aristocratique
•
Jaufre Rudel , Bernard de Ventadour, Thibaut
de Champagne
Univers Noble et de cour.
–
Rudel (p24) Titres qui font écho à la chanson et à l'art musical
Chez les 3 auteurs
Thèmes : l'amour mis au regard de la nature (fleur, licorne...)
Énonciation : « Je » qui exprime un amour éloigné, ou
contrarié. Une souffrance amoureuse.
Qu'est-ce que le grand chant courtois ?
–
Expression forgée par Roger Dragonetti
–
Epoque (XIe-XIIIe)
–
Une poésie lyrique musicale dont la forme type
est la chanson (Canzo)
–
Créateur du grand chant courtois = troubadours
–
Thèmes évoqués : amour/nature, souffrance
amoureuse
–
Énonciation : un « je » sans épaisseur (sans
dimension autobiographique), création poétique
B. Le Lyrisme non Courtois
–
Dénomination générique
–
Se développe au Nord de la France: langue d'oïl
→ transpositions, transformations des formes
–
XIe – XIIIe toujours
–
Lyrisme + populaire dans sa réception
La Chanson de Toile (tissu)
→ univers féminin
Discours qui prend le point de vue de la femme sur l'amour.
–
Structure dialoguée
]
–
Présence d'un refrain ''Belle Yolande'' ]
Circularité
–
Décasyllabes assonancées
La Chanson d'Aube
= chanson dialoguée à plusieurs pers., 2 amants qui se
séparent au cri du guetteur qui annonce le jour
→ lieu commun (topos = lieu en grec)
→ structure dialoguée très marquée par l'italique
La Fatrasie
= le fatras (désordre)
Propos décousus + la resverie
Le Rondeau
= poème de forme circulaire
→ destiné à la ronde
→ prend la forme d'une petite scène dramatique où se
retrouvent des thèmes lyriques
→ présence de refrain, reprise de vers créant l'effet de
circularité
Thèmes : Amour
Énonciation : « je »
La Chanson de Rencontre Amoureuse
→ narre la rencontre amoureuse
C.
Le Lyrisme personnel
Le Genredes Conges
–
Hélinand de Froidman = Vers de la mort
→ autre thème que celui de l'amour
« je »
→ volonté d'émouvoir
–
Rutebeuf (fin XIIIe) = représentant
du lyrisme personnel
(poète
satirique de la société et de ses représentants)
→ le « jeu » prend une épaisseur biographique
→ Lyrisme bourgeois: raconte les mœurs de son temps
→ chante des sentiments intimes
→ parle de sa pauvreté (préfigure les poètes maudits)
III] Le Lyrisme de la Fin
du Moyen Age (XIVe-XVe)
=> La poésie se détache de la partition
A. Guillaume
de Machaut (1300-1377)
= invente des formes nouvelles, les fixer, travailler sur les
rythmes et les rimes
Le Livre de Voir-Dit : 9000 vers
hétérogène = mêle différentes formes (ballades, roudeaux)
–
Balade de l'amant avec chant
→ forme de 3 à 5 strophes de longueur variable terminés par
un refrain
« Le grand désir que j'ai de vous voir »
Eustache Deschamps & Alain Chartier = disciples de
Machaut
B. Christine
de Pizan (1364-1431)
→ auteur prolixe (=qui a beaucoup écrit)
Les Cent Balades
–
structure très organisé
–
refrain verticale et horizontale « Seulete
suy sanz ami demourée »
–
Envoi = adresse finale du poème
C. Charles d'Orléans (1394-1465)
1415 = Bataille d'Azincourt
→ 25 ans
prisonnier (prison confortable)
–
Ballades et des Rondeaux
(!) Présent dans le Panthéon Litt. parce que c'est un poète
national (a écrit sur l'amour de la patrie)
–
Nonchaloir = état mélancolique
D. François
Villon (1432- ap.1463)
→ A surtout écrit des Ballades
Ballades des Dames de temps jadis
''ubi sunt'' = où sont ? → regret du passé, lamentation du temps présent
Le Testament
IV] Le Roman au Moyen Age
A. Le Roman Antique
en Vers
12e siècle:
utilisation de la matière ''antique'' pour écrire des romans
–
utilisent des textes de seconde main
(réécriture) pour adapter des histoires légués par l'antiquité.
–
recours à l'anachronisme (=contre le temps) en
transposant l'histoire antique au miroir de la société médiévale.
–
Recours à la narration, à la description.
Explorer les sentiments de leurs pers.
1)
Benoît de Sainte Maure, Le Roman de Troie (~1160)
Prologue
–
L'auteur met le savoir au cœur du roman et
insiste sur sa fonction didactique (enseignement).
→ permet de sortir le savoir d'un cercle élitiste
–
Opposition Langue vulgaire/Langue Savante →
Peuple/Les Clercs, la Noblesse
=> Beaucoup de manuscrit et de transcription attestent ce
succès, transcription d'un savoir laïque et historique.
La Chambre des Beautés, Séquence descriptive
Fonction esthétique :
–
Écriture accumulative → richesse, abondance
–
Rivalité arts picturaux/texte
–
Ekphrasis = décrire une œuvre d'art
–
Figure de Prétérition = exposer sa
virtuosité d'écrivain, modestie
→ Fonction de pause par rapport à l'action.
B. Le Roman inspiré de la Matière de Bretagne
Aire géographique : espace des Plantagenêt (Normandie,
Sud-Ouest)
Problématique :
–
Oralité des contes et légendes celtiques fixée
dans l'écrit
–
Christianisation de ces légendes
–
Geoffroy de Moumouth : Historia regnum
britanniae
→ langue latine/savante
(!) transposition en langue romane → vulgarisation
1)
Chrétien de Troyes fin du XIIe
On connaît peu sur sa
vie → on le connaît par ses œuvres
On suppose sa mort par
une œuvre inachevé vers 1190
Yvavin ou le
Chevalier
Peruval
Prologue d'Erec et Enide (1170)
= Roman initiatique
Qu'est-ce
qu'être un chevalier ? Quels sont ses devoirs ? Quelle place accorder à l'amour
?
De Cligès (1176)
Et Le Chevalier de la Charette (1178)
–
Une Matière: orale, livres, ou par une tiers
personne
–
« Une mout bele conjointure » = une fort
belle Composition
–
Un Effet d'Annonce pour le récit à venir
–
Posture d'Auteur : hiérarchie entre
oralité/écrit
→ l'écriture permet le passage à la postérité, de fixer la
mémoire.
Thèmes qui reviennent :
*les personnages : Arthur, Perceval, Gauvain, Lancelot,
Guenièvre
*fonction initiatique armes/amour
*merveille (éléments fantastiques)
2)
Le mythe de Tristan et Iseult
Plusieurs versions du mythe (XIIe)
–
Béroul
–
Thomas
–
Marie de France _ Loi du Chèvre feuille
XIIIe et XIVe : anonyme
→ un mythe qui féconde et qui travaille le roman
Mythe = laboratoire pour l'écriture romanesque
*roman d'adultère – roman français
*roman de la fatalité
*couple des amants maudits
C.
Les Fables et
Les Fabliaux
Fabula = récit, l'histoire
1)
Le Roman de Renart
goupil = ancien mot pour ''Renard'' → influence de la littérature sur le langage
–
Corpus hétérogène divisé en plusieurs branches
(25 à 27) et de plusieurs mains
–
Mise en scène de Renart qui est un animal doué
de caractéristiques humaines (parole)
→ anthropomorphisme
–
Personnage polymorphe
→ visée satirique, se moque des mœurs médiévalles
→ registre bas
2)
Le Fabliau
= genre narratif bref. (250 vers → 1000 vers)
→ trivial
–
raconte les aventures de personnages issus de
basses classes de la société
–
récit organisé autour d'un malentendu ou d'un
quiproquo
–
ne dépasse pas le XIVe siècle
La Vieille Truande (p66-67)
D. Le Roman Allégorique
Allégorie = Figure visant à exprimer une abstraction
sous les traits d'un personnage
ex: La Beauté → « mis sous l'antonomase »
Le Roman de la Rose (XIIIe)
Guillaume de Lorris
–
Traité de l'amour et de la courtoisie
–
Allégories que l'on prête à l'être aimé ou que
l'on recherche
Jean de Meun
→ Il pare le récit d'une réflexion philosophique (culte de la
Nature)
XVe : Querelle du Roman de la Rose entre
visions d'admirateurs de Guillaume/de Jean
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